A
l'âge de seize ans, Woody Allen envoie des histoires drôles
à différents chroniqueurs de journaux. Après
avoir écrit des sketches pour la télévision et
d'innombrables chroniques pour des magazines comme Playboy, il décide
en 1961 de monter sur les planches. Il arpente ainsi les cabarets et
les plateaux de télévision.
Le
producteur Charles Feldman le remarque et lui propose de réécrire
le scénario de Quoi de neuf Pussycat ? (Clive Donner ; 1965).
Deux ans plus tard, le même Feldman lui demande de remanier le
scénario de Casino Royale (1967). Entre-temps, Woody Allen a
remonté Lily la tigresse (1966), un film d'espionnage
japonais, en le commentant et en l'augmentant de quelques séquences.
C'est son premier long métrage. Il enchaîne en 1969 avec
une comédie intitulée Prends l'oseille et tire-toi,
puis est le héros de Tombe les filles et tais-toi d'Herbert
Ross (tiré de sa pièce Play it again Sam), une de ses
rares prestations dans un film qu'il n'a pas mis en scène -il
renouvellera l'expérience avec Le Prête-nom de Martin
Ritt en 1976.
En
tant que réalisateur, Woody Allen se tourne d'abord vers la
satire et le burlesque (jusqu'à Guerre et amour en 1975). Le
grand public voit en lui un petit bonhomme à lunettes d'une
épouvantable maladresse. Toutefois, celui-ci se dévoile
par le biais d'oeuvres autobiographiques aux sujets plus graves mais
non dénuées d'humour : Annie Hall, Oscar du Meilleur
réalisateur et du Meilleur scénario en 1978),
Intérieurs , fortement inspiré par Ingmar Bergman, et
Manhattan (1979). A partir des années 80, Mia Farrow, qui
deviendra par la suite la seconde épouse de Woody Allen,
s'illustre dans plusieurs de ses films, dont Une autre femme (1989),
Alice (1990) ou encore Maris et femmes (1992). Durant la même
période, le comédien-cinéaste puise son
inspiration chez Pirandello pour La Rose pourpre du Caire (1985),
Tchekhov pour Hannah et ses soeurs (Oscar du Meilleur scénario
en 1987), et Kafka pour Ombres et brouillard (1991).
Dans
les années 90, marquées par la séparation avec
Mia Farrow et le scandale qui a suivi, Woody Allen, toujours adulé
par les cinéphiles européens, dirige de jeunes stars
hollywoodiennes comme John Cusack (Coups de feu sur Broadway en
1994), Mira Sorvino (Maudite Aphrodite en 1995), Edward Norton (le
pétillant Tout le monde dit I love you en 1996) ou encore
Winona Ryder et Leonardo DiCaprio (Celebrity en 1998). A partir de
2000, il alterne de pures comédies (Escrocs mais pas trop, son
plus gros succès au box-office américain, et Le
Sortilège du scorpion de Jade) et de brillantes réflexions
sur la création artistique comme Hollywood ending, Anything
else.
En
2005, il esquisse ses théories sur la comédie et le
drame avec Melinda et Melinda avant d'aborder sa carrière sous
un nouvel angle. Pour la première fois, il tourne un film hors
de Manhattan, une tragédie londonienne avec la jeune première
Scarlett Johansson : Match point.